Les Pionniers accueillaient les Ducs d’Angers ce mardi à Richard Bozon. Quelques jours après leur premier succès face à Mulhouse, les chamoniards retrouvaient leur glaçon et leur public, sans Henric Andersen, Numa Besson et Luke Juha blessés. Angers devait de son côté composer sans Julien Albert et Patrick Coulombe.
Score nul, rencontre disputée
Dès l’entame, le rythme imprimé laisse augurer d’une rencontre explosive. Sabol sortait une première parade décisive face à Campbell après quatre minutes de jeu, puis récidivait deux minutes plus tard face à Robin Gaborit. C’est une rencontre âpre à laquelle assiste le public de Bozon. Après un peu plus de neuf minutes, le quatuor zébré signale un tir de pénalité angevin, dû à un retour illicite sur Campbell. Sabol sort la parade. Mais sur la séquence suivante, Bouchard obtient à son tour un tir de pénalité. Le canadien transforme sa tentative du revers face au portier, 0-1 à 10’49 [TP]. Angers domine territorialement les débats depuis plusieurs minutes et récompense sa domination sur sa deuxième tentative dans l’exercice. Avant le quart d’heure de jeu, Nalliod-Izacard écope de deux minutes et offre un jeu de puissance aux montagnards. Dans un exercice qui leur réussi ces derniers temps, Johnston trouve d’une passe lumineuse la course de Laplace, qui fusillait Neau, 1-1 à 14’42 [5-4]. Les pénalités se succèdent en fin de tiers, mais le score n’évolue pas, malgré une énorme occasion signée Laplace qui manquait la cage ouverte. Un partout après vingt minutes.
Angers passe la troisième
Dès l’entame de tiers médian, Gléveau est pénalisé pour retenir. Occasion convertie quelques secondes plus tard par les joueurs de Brennan Sonne. Au cœur du trafic sur la ligne de but de Sabol, les joueurs angevins se débâtent dans la zone, les arbitres ne sifflent pas. A force d’acharnement, le puck traverse la ligne et redonne une unité d’avance aux visiteurs. Le banc chamoniard est furieux, mais les officiels valident la réalisation, 1-2 à 23’23 [5-4]. La partie est disputée et rugueuse entre les différents acteurs. Casini goûtera à son tour à la prison après vingt huit minutes. Sur le jeu de puissance, Alain Birbaum met la gomme et bat Neau de la bleue d’un slap puissant, 2-2 à 28’08. Le tiers est rude pour les organismes, chaque équipe joue son va-tout, le disque navigue d’un but à l’autre. Pulliainen fait trembler les Ducs, mais son shoot frôle la barre. Malgré cette tentative, les visiteurs prendront de l’avance. Trop peu inquiété pleine enclave, Campbell décale Bouchard à droite. Le canadien ajuste Sabol, 2-3 à 36’30. La réponse du berger à la bergère est rapide. Servi par Pulliainen, Melin coupe la trajectoire dans le slot, mais son essai frôle le montant gauche. Angers regagne les vestiaires avec un but d’avance.
Scénario Hitchcockien
Chamonix démarre le troisième acte en supériorité numérique, suite à un retard de jeu en fin de deuxième. Les locaux refont une nouvelle fois leur retard en unité spéciale. Erdugan décale Birbaum à la bleue. Le Suisse déclenche un lancé frappé qui heurte le montant et revient à Rundgren, qui n’a plus qu’à pousser le précieux au fond du but, 3-3 à 41’52. Quelques secondes après cette réalisation, Erdugan est chassé du jeu et laisse les siens à 4 contre 5. Une aubaine pour les visiteurs qui marquent sur un modèle de jeu collectif. Quesnele remonte le long de la ligne de but, alerte Lacroix pleine enclave, qui termine le travail, 3-4 à 45’19. Comme leurs adversaires un peu plus tôt, Angers est pénalisé immédiatement après son but, sans conséquence directe. A dix minutes de la sirène finale, Sonne manque de tuer le match sur une erreur de relance en défense. Le puck parvient à l’attaquant des Ducs, esseulé dans la zone dangereuse, mais son tir est dévié par l’omniprésent Richard Sabol. La réaction chamoniarde est tout aussi dangereuse. Rundgren touche l’équerre droite du but. Les Pionniers donnent leur maximum pour refaire leur retard, mais ni le face à face d’Erdugan, ni le slap puissant d’Honka ne trouvera la ficelle. A force d’abnégation, les haut-savoyards reviennent et c’est l’attaquant en forme du moment Andrew Johnston qui ramène les siens depuis l’enclave, 4-4 à 57’35. Chamonix surfe sur la vague et la patinoire explose à vingt huit secondes du terme, lorsque le tout jeune Kévin Tassery trouve la faille au second poteau sur une remise de Johnston. Premier but chez les professionnels pour le natif de Rouen qui se souviendra longtemps de cette soirée de septembre, 5-4 à 59’32. Angers se jette à corps perdu dans les ultimes secondes, mais le chrono égrainera ses dernières secondes, envoyant les Pionniers vers le sommet.
Les Pionniers s’imposent au bout d’une lutte effrénée. Mené tout au long de la rencontre, les joueurs de Leime, portés une nouvelle fois par leur public et un Richard Sabol impérial, se sont accrochés et ont entretenu l’espoir, avant de passer devant dans le money-time, s’offrant une deuxième victoire de rang. Emmenés par un duo Johnston–Birbaum de feu et dotés d’un état d’esprit guerrier et d’une motivation sans faille, les Pionniers ont inscrit trois nouveaux points capitaux en ce début de championnat.
Kévin Tassery, attaquant des Pionniers : « Ça a été encore un match chargé en émotions. Des décisions d’arbitrage parfois étonnantes, mais l’important est d’avoir gardé notre concentration. L’équipe a beaucoup de caractère et donne son 100% à chaque seconde de la rencontre. C’est un effet positif pour chacun. On apprend un peu plus chaque jour d’Heikki, de son style de jeu et de là où il souhaite nous amener. Ça ordonne notre jeu de match en match. En ce qui me concerne, il était important d’avoir du temps de glace après mon retour de blessure. J’ai repris confiance petit à petit à chaque présence et j’ai marqué ce but certes chanceux, mais tellement important ! »